La Yegros

VENDREDI 7 Juillet

« Viene de (, viene de mí, viene del viento No miento es un sen3miento Es un sen3miento. »

Nous sommes en 2013 quand, sur un rythme de cumbia avec guitare, accordéon et percussions, le refrain de Viene de Mí propulse La Yegros aux oreilles du monde. « Una luz, no más que una luz / Querida, una luz torcida / Que en en desierto cambió mi vida » (« Une lumière, pas plus qu’une lumière / Chérie, une lumière tortueuse / Qui dans le désert a changé ma vie »), chante-t-elle dans l’un des couplets, sans imaginer que ces paroles sont prophéMques : devenu un tube internaMonal, Viene de Mí a braqué les projecteurs sur l’arMste argenMne et véritablement changé sa vie. 

Bientôt 10 ans après la sorMe de son premier album du même Mtre que sa chanson emblémaMque, La Yegros veut fêter ça, sur scène où elle excelle, en se lançant dans une tournée anniversaire. « Cuuumbia ! » Viene de Mí a déposé une couronne sur la tête de La Yegros, immédiatement sacrée Reine de la nu-cumbia, un mix de la tradiMon musicale sud-américaine et des nouvelles producMons électroniques. Rares sont de tels hymnes, capables de fédérer des publics de tous horizons tout en les introduisant à des rythmes que la plupart découvrent. 

Ce tour de force Ment principalement à la personnalité de La Yegros, née à Buenos Aires de parents originaires de Misiones, une province argenMne coincée entre le Brésil et le Paraguay, où les fêtes se déroulent au son du chamamé (un mélange de polka et de tradiMon guarani) et de la cumbia colombienne. Cet enracinement familial l’imprègne tout autant qu’elle est baignée dans les sonorités synthéMques remuant les métropoles du monde, du dancehall jamaïcain aux producMons électroniques. Tous les ingrédients sont alors réunis pour élaborer une cocMon musicale irrésisMble, avec le souMen déterminant du producteur King Coya (Gaby Kerpel). 

King Coya et l’auteur compositeur Daniel MarMn ont échafaudé la fusée Viene de Mí pour ZZK, le label pionnier de la cumbia digitale (Chancha Via Circuito, El Remolón, Frikstailers…) dont La Yegros fut la première arMste féminine d’envergure, et la première dont l’album fut distribué mondialement par EMI-France (Parlophone). 

Fusée qu’il fallait mehre à feu. Pour la pyrotechnie, on peut compter sur La Yegros, une pile atomique qui propulse tout ce qu’elle chante. 

De Buenos Aires à New York et de Tokyo à Paris, Viene de Mí, qui combine la fraîcheur des ritournelles populaires et le tranchant des producMons électroniques, s’est propagé à grande vitesse, à la radio comme sur les dancefloors. La folie s’est carrément emparée des foules se pressant à ses concerts où La Yegros, embarquée dans des tournées triomphales, s’est rapidement forgée une réputaMon de bête de scène. 

Dix ans après Viene de Mí, La Yegros est souveraine sur son trône où l’album l’a installée. Mais elle ne s’est pas reposée sur ses lauriers et elle a étanché, avec Magne3smo (2016) puis Suelta (2019), sa soif de cocktails composés de folklores argenMns, de dub ou de funk, en plus d’ingrédients africains et moyen-orientaux, plantés d’ambiances tropicales et de paroles tantôt poéMques ou engagées. Dix ans au cours desquels elle semble avoir écumé toutes les salles et fesMvals du monde, sans que son enthousiasme s’émousse et en interprétant systémaMquement, avec une joie solaire, son premier hit que chaque spectateur connait par coeur. 

Elle aime ça, nous aussi ! Rendez-vous est donc fixé pour des retrouvailles trop longtemps ahendues : La Yegros reprend la route avec son talent, sa gouaille et son charisme, le temps d’une tournée rétrospecMve au cours de laquelle elle livrera de nouvelles versions de ses chansons saillantes. Et comme depuis dix ans, son public chavirera de bonheur en chaloupant sur Viene de Mí dont il est désormais acquis qu’on ne se lassera jamais.